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Se préparer à un contrôle sur la IV° République (1946-1958).

I. CE QUE JE DOIS RETENIR DE LA LECON.

La leçon consacrée à l’étude de la Quatrième République trouve sa place légitime dans le dernier chapitre d’histoire, en classe de 3eme, "la France depuis 1945". Les documents du manuel et les explications données pendant le cours amènent l’élève à saisir les enjeux et les débats politiques de l’après guerre. Une étude des institutions installées en 1946, un travail sur le discours de Bayeux ou quelques articles de presse bien choisis permettent d’évaluer les difficultés puis les échecs d’un régime confronté aux questions les plus brûlantes de son époque : la Guerre Froide et la Décolonisation. A l’issue de la séquence (qui n’est certes pas l’une des plus simples de l’année), chacun doit pouvoir dresser un bilan objectif des réalisations de la IV° République. Bilan objectif car il serait maladroit et inexact de réduire la période 1946-1958 à la seule instabilité gouvernementale que les spécialistes décrivent. Certes, il n’est pas question ici d’évacuer le dysfonctionnement récurent de pouvoirs déséquilibrés. Mais il faut aussi le préciser : les responsables politiques de l’époque ont su accompagner les évolutions sociales liées aux Trente Glorieuses. La IV° République, c’est également, et peut- être surtout, un moment de croissance économique, de plein emploi. Le temps d’une culture nouvelle que les troubles de 1968 viendront par la suite sévèrement contester.

En 1945, la France est un pays détruit. Les combats de la Libération ont coûté très chers. Des régions entières sont à reconstruire, des villes sont à rebâtir. La Normandie, la Provence (où les Alliés ont opéré deux des plus importants débarquements de la guerre), les départements de l’Est (que les Allemands abandonnent très tard) ont violemment subi les affrontements militaires. Des milliers de civils errent sur les routes, sans logement, sans travail. La paix revenue ne résoud pas les difficultés quotidiennes de la population : pénuries, chômage se maintiennent plusieurs mois encore.

La disparition du Régime de Vichy laisse un vide politique à combler. L’été 1944 et les excès de l’épuration sauvage indiquent combien l’installation de pouvoirs légaux ne souffre aucun délai. Le Général de Gaulle sait que la tâche à accomplir est immense : arrivé de Londres, le résistant organise un gouvernement provisoire. Un gouvernement provisoire confronté aux questions les plus urgentes : outre les défis économiques à relever, il faut aussi conduire les procès de la Collaboration et clore au plus vite les divisions malheureuses que l’Occupation et le régime de Vichy ont ouvertes.

La tenue des élections législatives d’Octobre 1945 marque un premier tournant politique. Un énorme travail attend les députés : rebâtir une nouvelle République puisque les Français n’ont pas souhaité conservé le régime vaincu par l’Allemagne au mois de Juin 1940. A l’Assemblée, les débats sont passionnés. Quelle République construire ? Peut-on admettre un pouvoir exécutif fort ? Ou un pouvoir législatif omnipotent ?

Trois partis se partagent l’essentiel des sièges de l’hémicycle :

D’une part, les Communistes. Grands vainqueurs du Nazisme, ils retirent de leur participation à la Résistance un prestige que les succès électoraux emportés en 1945 traduisent sur le terrain politique.

D’autre part, la SFIO.

Enfin le MRP (Mouvement républicain populaire) issu du rassemblement des compagnons de la Libération.

Les discussions aboutissent à un premier projet de constitution que le pays rejette. En Octobre 1946, une nouvelle proposition emporte un large succès. Les textes prévoient l’installation d’un pouvoir exécutif modéré : si le président de la République obtient le droit de choisir lui-même les ministres et le président du conseil, il ne dispose d’aucun contrôle sur le Parlement. Pour se maintenir, son gouvernement doit conserver la confiance de l’Assemblée Nationale.

Cette solution ne satisfait pas De Gaulle. L’homme de la Libération craint les dérives d’un régime dans lequel les appareils politiques jouissent de prérogatives trop grandes. Il démissionne le 20 Janvier 1946 et fonde son propre parti, le RPF (Rassemblement du Peuple français). En Juin, il profite de son passage à Bayeux pour prononcer un discours demeuré célèbre : il y expose les nécessités d’une République où le chef de l’Etat tiendrait une place essentielle et tirerait sa légitimité, non pas du Parlement mais de la nation. Il défend cette position jusqu’à son retour au pouvoir, en 1958.

Le régime issu de la Constitution de 1946 trouve rapidement ses limites. La rupture du parti communiste (1947) complique la tâche des gouvernements. Le PCF choisit de suivre la ligne imposée par Staline depuis Moscou : aucune compromission avec les pouvoirs en place (que le dirigeant soviétique juge inféodés aux intérêts américains et capitalistes) n’est permise. Les députés rejoignent désormais l’opposition : les critiques qu’ils portent aux politiques menées sur les questions sociales ou coloniales gênent considérablement l’action des responsables de l’exécutif.

A l’Assemblée, aucune majorité stable n’est en mesure de soutenir les décisions de Matignon. Les présidences du conseil se multiplient, les équipes ministérielles se maintienent à peine plus de quelques semaines, voire quelques jours, sans réussir à conserver la confiance de l’hémicycle. Dans ces conditions, aucune action inscrite dans la longue durée n’est véritablement enisageable. Le pays devient ingouvernable.

Au delà des complexités politiques que doit affronter la IV° République, la période 1946-1958 marque le début de profonds changements sociaux. La France découvre les effets heureux du plein emploi et de la croissance économique. Une modernité nouvelle pénètre les foyers et dynamise la consommation des masses. Les comportements se transforment, évoluent.
Sur le terrain international, les responsables politiques encouragent les premiers pas de la construction européenne (Traité de Rome en 1957).

Néanmoins, la prospérité des Trente Glorieuse masque très mal les difficultés que la question coloniale pose aux gouvernements successifs. La perte de l’Indochine au terme d’une violente guerre (1945-1954) aggrave les troubles en Afrique du Nord. Les autorités affrontent une situation sur laquelle elles n’auront jamais véritablement de prise. L’envoi de plusieurs milliers d’appelés du contingent en Algérie ne peut venir à bout des organisations indépendantistes. En 1956, la France renonce à son protectorat sur la Tunisie et le Maroc. Les milieux de l’armée et les Européens d’Alger craignent que l’Etat ne finissent par se désengager du Maghreb.

Le 13 Mai 1958, quelques généraux résolus à conserver l’Algérie dans la République, organisent sur place un putsh et en appellent au seul personnage, capable selon eux d’entendre leurs voeux, De Gaulle. La situation est très grave puisque la population installée de l’autre côté de la Méditerranée refuse désormais de reconnaître la légitimité du régime. Le spectre d’une guerre civile effraye véritablement les autorités. Le président de la République finit par appeler l’ancien résistant. L’Homme du 18 Juin prend la tête d’un nouveau gouvernement et obtient les pleins pouvoirs constitutionnels. Le régime installé en 1946 disparaît. Un nouveau lui succède.

II.JE SAIS DATER LES EVENEMENTS SUIVANTS :

1°) La période de la IV° République.

2°) La première participation des femmes aux élections.

3°) Le départ des Communistes du gouvernement.

4°) Le traité de Rome.

5°) Le soulèvement à Alger.

III.JE CONNAIS LE DISCOURS DE BAYEUX.

Ce texte est fondamental. Il présente les positions du Général De Gaulle sur la question des institutions. L’ancien résistant y présente le modèle d’une République dans laquelle le pouvoir exécutif détient une place essentielle.

« Du Parlement composé de deux Chambres et exerçant le pouvoir législatif, il va de soi que le pouvoir exécutif ne saurait procéder. En vérité, l’unité, la cohésion, la discipline intérieure du gouvernement de la France doivent être des choses sacrées, sous peine de voir rapidement la direction même de notre pays impiossante et disqualifiée. Or, comment cette unité, cette cohésion, cette discipline seraient-elles maintenues à la longue, si le pouvoir exécutif émanait de l’autre pouvoir auquel il doit faire équilibre ?
C’est donc du chef de l’Etat, placé au dessus des partis, élu par un collège qui englobe le Parlement, mais beaucoup plus large, que doit procéder le pouvoir éxécutif. Au chef de l’Etat, la mission de nommer les ministres et, d ’abord, bien entendu, le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement. Au chef de l’Etat la fonction de promulguer les lois et de prendre les décrets. A lui la tâche de présider les Conseils du gouvernement. A lui l’attribution de servir d’arbitre, soit normalement par le Conseil, soit, dans les moments de grave confusion, en invitant le pays à faire connaître par des élections sa décision souveraine. A lui, s’il devait arriver que la patrie fût en péril, le devoir d’être le garant de l’indépendance nationale et des traités conclus par la France ».

Dans ce discours, l’élève doit pouvoir repérer les expressions traduisant les principes essentiels de la V° République.

IV. JE PEUX REPONDRE AUX QUESTIONS SUIVANTES :

1°) Quelle est la situation de la France en 1945 ?

2°) Quels rapports entretiennent les pouvoirs exécutifs et législatifs dans la IV° République ?

3°) Qui sont les opposants de la IV° République ?

4°) Quels problèmes la IV° République doit-elle affronter ?

5°) Dans quelles circonstances la IV° République disparait-elle ?

V.JE PEUX REDIGER UN PARAGRAPHE A PARTIR DES SUJETS SUIVANTS :

1°) L’organisation des pouvoirs sous la IV° République.

2°) La vie politique sous la IV° République (1946-1958).

3°) Les difficultés de la IV° République (1946-1958).

4°) Les réalisations de la IV° République.